Réparons un petit oubli de nos glorieux ancêtres et intégrons le « zéro » chiffre mythique découvert par les Babyloniens, puis les Maya et enfin les Indiens.
Selon le calendrier de Bède le Vénérable, le premier siècle de notre ère a commencé le 1er janvier de l’An 1 et fini le 31 décembre de l’An 100. Les siècles suivants débutent le 1er janvier du millésime 1. Ainsi, le Xème siècle débute le 1er janvier 901. Le XIème siècle débute, de même que le IIème millénaire, le 1er janvier 1001. Quant au deuxième millénaire, il a débuté le 1er janvier de l’An 1001 et s’est terminé le 31 décembre de l’An 2000.
Soulignons que le 31 décembre de l’An 1 avant Jésus-Christ a été suivi du 1er janvier de l’An 1 après Jésus-Christ. Comme on peut le voir, il n’y a pas d’année zéro dans ce calendrier pour la simple et bonne raison que le zéro était encore inconnu en Occident du temps de Bède le Vénérable.
Cet oubli ne gêne en aucune façon les historiens. Mais il en va différemment des… astronomes qui ont besoin d’additionner et soustraire des périodes. Or, quiconque est passé par le collège sait bien que le zéro est indispensable à ces opérations, surtout quand interviennent des nombres négatifs.
C’est pourquoi les astronomes ont choisi de numéroter les années av. J.-C. par 0, -1… en introduisant l’équivalence An 0 de l’astronomie est égal à l’An 1 av J.-C de l’histoire. De même , l’An -1 de l’astronomie équivaut à l’An 2 av J.-C.
Notons pour être complet que les géologues et les préhistoriens, qui n’en sont pas à quelques centaines d’années près, notent les années à partir de 1950 (introduction de la datation au carbone 14). Par exemple, Lascaux, 18 000 BP (de l’anglais Before Present, Avant le Présent).
Avec l’aimable contribution de Philippe Filliatre, astrophysicien
« Les Amis d’Hérodote » et JD.B mars 2017
Nota : Le calendrier et les tables de Denis connaissent une obscure diffusion dans les îles britanniques où l’on voit apparaître les premiers actes datés de « l’an de l’Incarnation de Notre Seigneur ».
Deux siècles plus tard, au temps de Charlemagne, un moine anglo-saxon resté dans la postérité sous le nom de Bède le Vénérable, envisage de généraliser cette pratique à la manière des Romains qui comptaient à partir de la fondation de leur ville.
Après lui, les clercs prennent l’habitude de dater l’année en cours à partir de l’année de naissance présumée du Christ. C’est une façon de christianiser le temps.
Dans le même temps, au VIIIe siècle, d’autres moines proposent de faire débuter l’année le jour de l Annonciation soit le 25 mars, au lieu du 1er janvier selon la règle de Jules César. Il faudra attendre 1622 pour que la papauté généralise le retour au 1er janvier.