Perspicacité de notre adhérente Marie-Claire Martin-Alvès

Un article intitulé « La tragédie du quartier Saint-Trélody » publié le 27 août 2016 sur le journal Sud-Ouest sous la plume éclairée d’Arnaud Larrue, relate le crime odieux commis par Louis dit André Hostein sur la personne de la seconde épouse de son père enceinte de 8 mois et demi.

Dans la même période, notre association Généamédoc recense les Anciens Combattants Morts pour la France en 14-18 sur les communes de Castelnau, Listrac, Moulis, Ste Hélène, Brach, Salaunes et Avensan afin de réconcilier les informations figurant sur le Monument aux Morts des communes précitées avec toutes les archives militaires et civiles disponibles. Marie-Claire, « spécialiste » des communes de Brach et Salaunes, ayant beaucoup d’individus de sa généalogie issus de ces deux villages, prend connaissance du crime précité en lisant Sud-Ouest et découvre sur la plaque de l’église de Brach un certain Louis Hostein. Déclic soudain : « et si ce poilu Mort pour la France était le même individu que le criminel de St Trélody ? ».

Bingo ! Elle fait appel à notre spécialiste Serge Dumartin lequel, avec la méticulosité et le professionnalisme qui le caractérisent, ne tarde pas à démontrer preuves à l’appui, que ces deux personnages ne font qu’une et même personne. Alors, que s’est-il passé, comment cet individu a t’il pu passer de la case prison aux tranchées de Recouvrance-Ardennes et terminer sa vie sous un obus un mois avant la fin de la guerre le 28 octobre 1918 ?.

Découvrons l’explication ci-dessous de Marie-Claire et Serge expédiée à Arnaud Larrue en date du ­ 6 décembre 2016 :

 Lettre à Arnaud Larrue , auteur de l’article Sud-Ouest du 27 août 2016

 La conclusion de votre article du 27 et 29 août 2016 sur la tragédie du quartier Saint-Trélody à Lesparre nous a interpellé :

« Arrêté et transféré à Bordeaux, on ne trouve ensuite plus de trace d’André Hostein. Or, son procès aurait dû défrayer la chronique autant que son acte l’avait fait. Il est donc vraisemblable que la dernière rumeur qui circule encore dans le Médoc à son sujet soit exacte : il se serait donné la mort en se pendant dans sa cellule.« 

car en vérité, André Hostein ne s’est pas pendu dans sa cellule.

Louis (prénom d’état civil) dit André Hostein est né le 30 novembre 1888 à Queyrac, de Jean et Pétronille Faux.

Après avoir avoué le crime de sa belle-mère Marie (prénom d’état civil) dite Hermina Chargé, il est emprisonné jusqu’à la date de son procès en assise le 17 mai 1909. Il est condamné par la cour d’Assise de Gironde pour meurtre à 15 ans de travaux forcés et 2000 francs de dommage intérêt (dispensé de l’interdiction de séjour).

Le 25 août 1909 sa peine est réduite à 10 ans de travaux forcés

Le 20 juillet 1910 sa peine est commuée en 10 ans de réclusion par décret présidentiel.

Le 28 juin 1911 il bénéficie d’une réduction de peine de 2 ans par décret présidentiel

Le 18 décembre 1916 il signe à Bordeaux, un engagement volontaire pour la durée de la guerre, (après les pertes énormes des batailles de Verdun et de la Somme, l’armée recrute parmi les droits communs), il est affecté au 3è régiment d’infanterie légère d’Afrique.

Le 07 novembre 1917 il est blessé par éclat de grenade, citation à l’ordre de la brigade : « excellent soldat très courageux et dévoué, blessé au cours d’un violent bombardement n’a quitté son poste de combat que sur l’ordre formel de son chef de section ».

Le 15 janvier 1918 il est nommé caporal

Le 22 février 1918 il est réhabilité par arrêt par la Cour d’Appel de Bordeaux.

Le 07 août 1918 il est remis chasseur de 2è classe à sa demande.

Le 27 juillet 1918 il passe au 85è régiment d’infanterie.

Le 28 octobre 1918 il est tué à l’ennemi à Recouvrance (Ardennes) localité de Banogne-Recouvrance. Mention « Mort pour la France ».

Il est inhumé à la Nécropole Nationale de Rethel (Ardennes), tombe n° 142

croix

Son nom est gravé sur le monument aux morts de Lesparre, et sur la plaque église de Brach (il n’y a pas de monument aux morts à Brach). Pourquoi Brach ? Parce-que son oncle, Damien Hostein, curé qui l’a marié à Grayan, est le curé de Brach, où il habite avec sa mère Marie Vigneau, grand-mère de Louis dit André Hostein.

Nous tenons à votre disposition les divers documents attestant le destin de Louis dit André Hostein pour la rédaction d’un article si vous le souhaitez.

Enquête réalisée par Marie-Claire Martins-Alvès et Serge Michel Dumartin  pour l’association Généamédoc de Castelnau-de-Médoc.

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