En septembre 2015, je prends ma retraite et décide d’essayer de retrouver ma mère biologique, de savoir si j’avais des demi-frères ou demi-sœurs. La seule chose dont j’avais la certitude est que ma mère s’était expatriée au Canada.
Au décès de ma belle-mère et de mon père, je retrouve dans des vieux papiers l’acte de divorce de mes parents biologiques et découvre, que contrairement à ce que l’on m’avait raconté, je n’ai pas été abandonnée mais qu’un acte de justice a donné la garde des enfants à mon père. Sur cet acte, j’ai pu lire que ma mère habitait à l’époque au Maroc chez sa sœur une certaine Mme Courtignon. J’appelle mon cousin, lui demande s’il connaissant cette personne et il me dit : « cherche plutôt Ynglada comme patronyme ». Je retrouve le numéro d’une certaine Monique Unglada, la contacte en lui spécifiant que j’étais Martine Vigne et que je recherchais ma mère biologique Maryse Cazalé. « Tu es Martine, ma cousine, mon père t’a cherchée durant des années ». Elle m’apprend que ma mère est décédée au Canada et mon grand-père aussi, que j’avais des demi-sœurs (jumelles) et des demi-frères, mais aussi un frère que mon père n’aurait pas reconnu.
Je pars à la pêche auprès du Consulat de France au Canada : réponse négative le 20 janvier 2016. La seule réponse était de remplir des papiers (payants bien sûr) pour obtenir les actes de décès de mon grand-père et de ma mère. Un rapide calcul me laissa à penser qu’il me faudrait débourser environ 200€. Ceci est hors de question. Lors du tour de table de notre session de janvier à Généamédoc, on me suggère d’écrire au ministère des Affaires Etrangères. La première réponse est négative mais, obstinée, je réécris à ce ministère en joignant les actes de naissance de ma mère et de mon grand-père ainsi que l’acte du second mariage de ma mère biologique. Ai-je attendri une bonne fée au ministère ??? Toujours est-il que je reçois quelques jours plus tard , un extrait de naissance d’un Michel Suissa, né le 23 février 1967 ainsi que celui de jumelles nées en 1969. Je m’empresse de mettre ces renseignements sur facebook et dès le lendemain matin, mon mari me dit « Pascale a retrouvé ton demi-frère Michel » puis le soir tombe la nouvelle « elle a aussi retrouvé tes deux demi-sœurs jumelles et un frère né à Casablanca en 1956 ».
Week-end de fou entre coups de téléphone, facebook, messenger. Mon mari et moi n’arrêtons pas de converser avec toute cette famille recomposée, mon demi-frère m’a envoyé des photos, et il m’a dit avec son accent canadien et une pointe d’humour : « Attache ta tuque, tu vas friser du touppé ».
Martine est heureuse !!!!!!!!
Martine Guillon, février 2016
